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Maître de conférences en histoire des sciences, Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
Doctorat en histoire sur le Moral Science Tripos de Cambridge, à l’Université de Cambridge.
Activités de recherche
Historien du XIXe siècle (en incluant la Révolution française), ma recherche porte sur deux objets principaux : l’histoire des sciences morales et politiques et l’histoire environnementale. Après un travail initial sur la Grande-Bretagne, je travaille aujourd’hui sur des sources françaises autant que britanniques. Par ailleurs je m’intéresse aussi à l’épistémologie de l’histoire à travers une réflexion sur la numérisation des disciplines.
Un premier axe de mes recherches sur le XIXe siècle concerne l’histoire des sciences morales et politiques (institutions, savoirs, pratiques savantes). Après une thèse de PhD réalisée à Cambridge sur le Moral Science Tripos de Cambridge, je me suis engagé dans une enquête aux longs cours sur l’histoire transnationale (mais surtout française et britannique) des sciences morales et politiques entre la fin du XVIIIe et la fin du XIXe siècle. Il s’agit d’une approche qui part du syntagme « sciences morales » pour montrer la diversité des formes et des projets savants qu’il recouvre. Dans le cadre de cette recherche, certains objets m’intéressent plus particulièrement :
Quelques publications significatives :
« La crise des discours préliminaires : L’encyclopédisme à l’épreuve des sciences morales et politiques (1803-1832) » in V. Bourdeau, J.-L. Chappey et J. Vincent (dir.), Encyclopédisme et politique en France, de la Révolution à la naissance des disciplines, Presses de l’Université de Franche-Comté, coll. "Archives du socialisme", 2018
« 1795 : La république des lettres enfantera des républiques » in P. Boucheron (dir.), Histoire mondiale de la France, Paris, Seuil, 2017, p. 431-435
« Une chaire sans intitulé ? Les sciences morales et politiques au Collège de France (1795-1864) » in Wolf Feuerhahn (dir.), Dans l’atelier des intitulés. À propos de la singularité du Collège de France, Paris, Belles-Lettres/Collège de France, 2016 (co-écrit avec Jean-Luc Chappey).
« Une histoire naturelle de la société civile ? La science morale et politique de Joseph-Marie de Gérando » in Jean-Luc Chappey, Carole Christen, Igor Moullier (dir.), Observer, normaliser, instruire : Joseph-Marie de Gérando, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Carnot », 2013.
« La société civile entre politique et histoire : discours, pratiques, savoirs » in C. Charle et J. Vincent (éd.), La société civile : Savoirs, enjeux et acteurs en France et en Grande-Bretagne 1780-1914, Rennes, PUR, coll. Carnot, 2011, p. 9-35. Article traduit en japonais pour la revue Shisô [La pensée], par Naoki Odanaka.
La « nature » de l’économie politique
Mon principal projet personnel actuel concerne l’histoire environnementale de l’économie politique classique (1776-1870) en France et en Grande-Bretagne. Il s’agit de revisiter l’histoire des concepts fondamentaux de la science économique (terre, travail, capital) à partir des questionnements de l’histoire environnementale. Dans ce cadre je m’intéresse à trois objets principaux :
Quelques publications significatives :
« L’animal des Idéologues : par-delà nature et culture », accepté et à paraître dans les Annales historiques de la Révolution française, 2017.
« Le regard de la sentinelle : économie politique et topographie autour de l’an III » à paraître début 2017 in G. Mazeau (dir.), Regards politiques et politique du regard sous la Révolution, Presses de la Sorbonne.
« Une contre-révolution du consommateur ? Le comte Rumford à Boston, Munich, Londres et Paris (1774-1814) », Histoire, économie & société, 32-3, 2013, p. 13-32.
« Bernardino Ramazzini, historien des maladies humaines et médecin de la société civile ? La carrière franco-britannique du De morbis artificum diatriba (1777-1855) », in C. Charle et J. Vincent (dir.), La société civile : Savoirs, enjeux et acteurs en France et en Grande-Bretagne 1780-1914, Rennes, PUR, coll. Carnot, 2011, p. 169-202.
« Ramazzini n’est pas le précurseur de la médecine du travail : médecine, travail et politique avant l’hygiénisme », Genèses. Sciences sociales et histoire, 89, décembre 2012, p. 84-107.
« La réforme sociale à l’heure du thé : la porcelaine anglaise, l’empire britannique et la santé des ouvrières dans le Staffordshire (1864-1914) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 56-2, 2009, p. 29-60.
Épistémologie de l’histoire
Après m’être intéressé à différentes traditions historiographiques françaises et britanniques (histoire intellectuelle, socio-histoire, histoire économique, histoire environnementale), je me suis engagé dans une réflexion sur les effets du numérique sur l’histoire conçue comme discipline. Le présent texte en est un exemple banal : rédigé afin de répondre à la demande (amicale, mais insistante et répétée) du laboratoire, il est typique d’un nouveau régime des savoirs dans lequel les chercheurs et chercheuses sont sommé-e-s de construire une version internet de leur scientific self. Il-le-s adoptent pour cela une diversité de stratégies qui peuvent aller de l’élaboration d’un « site personnel » parfois teinté de narcissisme, jusqu’au refus argumenté de remplir sa page internet, en passant par la résistance passive ou par la simple reproduction de son CV. Je me suis initié à cette réflexion en organisant une journée d’étude avec Nicolas Delalande sur le sujet, puis en participant à l’organisation d’un séminaire initié par Jérôme Valluy (voir les pages du séminaire). Je m’intéresse à la numérisation/digitalisation des pratiques savantes et modes de raisonnement, des pratiques d’enseignement, des sociabilités savantes et des rapports de pouvoir, objets que j’aborde en premier lieu à partir d’une observation de ma propre pratique.
Quelques publications significatives :
« Portrait de l’historien-ne en cyborg » (avec Nicolas Delalande), Revue d’histoire moderne et contemporaine, 58-4bis, 2011, p. 5-29.
« Le climat de l’histoire et l’histoire du climat : à propos de quatre thèses de Dipesh Chakrabarty », RdL – La Revue des livres, n°3, janvier 2012.
« La Révolution industrielle n’est pas terminée », préface à G. Stedman Jones, La fin de la pauvreté ? Un débat historique, Alfortville, Editions Ere, coll. “Chercheurs d’ère”, 224 pages, 2007 (traduction en collaboration avec V. Bourdeau et F. Jarrige).
« The Sociologist and the Republic : Pierre Bourdieu and the Virtues of Social History », History Workshop Journal, Vol. 58, Autumn 2004, p. 128-148.
« Concepts et contextes de l’histoire intellectuelle britannique : l’École de Cambridge à l’épreuve », Revue d’histoire moderne et contemporaine, Vol. 50-2, 2003, p. 187-207.
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